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Portrait

SÉVERINE TATANGELO

Rédigé par WLE

De temps à autre, notre équipe éditoriale part à la rencontre de personnalités qui incarnent l’essence de WANT à travers leur passion, leur vision du savoir-vivre et leur sens du style. Et parce que nous pensons que les détails font toute la différence, nous les invitons à répondre à un questionnaire sur les petites (et grandes) choses de la vie.

Crédit photo: April Valencia

Ce mois-ci, WANT a eu le plaisir de s’entretenir avec Severine Tatangelo.

Fondatrice du Studio PCH, une firme d’architecture et de design californienne, Séverine a contribué à la renommée internationale de la chaîne d’hôtels et de restaurants Nobu. Nous tenions à en savoir plus sur cette femme qui a su partager sa vision avec élégance.


Vous êtes originaire de Nîmes, avez grandi à Lyon et vivez en Californie depuis 20 ans. Vos origines françaises et le style de vie californien influencent-ils votre travail – tant au niveau du design que de l’approche?

Absolument! Mon approche et mon inspiration sont profondément ancrées dans mes racines françaises et mon style de vie californien. Lyon, avec son élégance et son excellence culinaire, m’a infusé l’amour de la sophistication et du détail. La Californie, elle, qui met l’emphase sur la relaxation, la vie dedans-dehors et les repas alfresco toute l’année, m’a ouvert l’esprit et m’a permis de savourer la beauté naturelle. Je suis également très influencée par la simplicité de l’architecture japonaise et par mes voyages autour du monde, car chaque lieu m’a laissée riche d’une nouvelle leçon. Venice, en Californie, où je vis, est un lieu de brassage culturel qui fait naitre de nouvelles idées et encourage l’équilibre entre nature et structure. Comme le disent les surfeurs « Surfe la vague, épouse le mouvement », ce qui résume bien la façon dont j’approche mes projets.


Est-ce que la voie de l’architecture a toujours été une évidence? D’où est né votre intérêt?

Mon père travaillait en construction, j’ai regardé mes parents bâtir notre maison familiale toute mon enfance. Accompagner ma mère sur les chantiers, la voir apporter leur lunch aux travailleurs et leur parler ont été des leçons majeures pour m’apprendre à mener des projets et à bâtir des liens. J’ai toujours aimé dessiner, mais voir un dessin complexe prendre vie est une expérience qui m’a transformée. Le processus complet — idéation, imprévus, résolution de problèmes, fondations, structure, et construction finale — m’a démontré la manière dont le design et l’aménagement peuvent améliorer notre façon de vivre comme notre interaction avec les espaces. C’est là que j’ai su que j’avais envie de créer des lieux qui inspirent.

Crédit photo: avec le Chef Nobu Matsuhisa; Villa aux îles Turques et Caïques, par @studiopch

Lorsque vous vous lancez dans un nouveau projet, quelles sont les premières questions que vous vous posez? Y’a-t-il une ligne directrice qui guide votre approche, des paramètres essentiels dont vous tenez compte?

Je commence toujours par me demander: Où est la lumière? Qui va évoluer dans cet espace? Quelle fonction va-t-il devoir remplir pour ceux qui vont le fréquenter ou l’habiter? Ces questions guident mon processus pour m’assurer que l’espace créé sera à la fois fonctionnel, chaleureux et rempli de lumière naturelle. Bien sûr, les choses évoluent au cours du processus de conception pour répondre à des besoins différents, mais l'élément central est la lumière.


Vous créez des espaces qui favorisent le bien-être. Comment imaginez-vous le futur dans cette optique?

La technologie joue un rôle prédominant dans nos vies, un rôle qui devrait consister à améliorer notre connexion à la nature. Le design Biophilique, qui intègre des éléments naturels pour favoriser le bien-être, est crucial. Je crois en l’utilisation de la technologie pour anticiper les besoins et faciliter une vie en harmonie avec notre environnement. C’est pour cette raison que concevoir un espace dans une perspective à long terme est essentiel : les maisons, les hôtels et les espaces significatifs évoluent au fil du temps avec leurs occupants. Pour que leur design demeure pertinent et enveloppant, il faut être flexible, laisse de la place à l’adaptabilité.

Crédit photo: Nobu Los Cabos, par @pionfotografia

Mon principal trait de caractère: La détermination

La chose qui me met en colère: L’absence de bon sens.

Mon talent caché: Passer la commande pour une table complète au restaurant.

Une chose qui m’émerveille: La façon dont la lumière habille totalement l’espace; et à quel point elle est différente partout dans le monde.

Ce que mes amis diraient de moi: Lui arrive-t-il de dormir? Va-t-elle arriver à l’heure?

La qualité que j’apprécie le plus chez les autres: Le fait de rester fidèle à soi-même.

L’odeur qui m’émeut: L’huile essentielle de Ravintsara.

Le son que j’aime le plus: Celui de l’eau.

Le geste qui me réconforte: un sourire

Le plat que je pourrais manger tous les jours: Je fonctionne par phases. En ce moment, c’est tranches d’avocat sur pain de seigle avec sardines, fromage feta et coriandre, mais en général, on ne peut pas se tromper avec du fromage!

Le rituel qui me fait du bien: Me plonger dans un bassin d’eau froide et mes soupers du mardi soir avec la même amie depuis trois ans.

Si j’avais un superpouvoir, ce serait: La capacité d’arrêter le temps.

Ce en quoi je crois le plus: Nous sommes responsables de nos propres choix.

Comment je m'imagine vieille: Canon et reposée!

Je n’oublierai jamais: La fois où j’ai dansé avec Paul McCartney

L’endroit où je me verrais vivre: Los Angeles, New York, Rome, Mexico et Paris.

Ma destination voyage de rêve: J’ai la chance de voyager dans mes destinations de rêve. Mon véritable rêve serait de pouvoir y passer plus de temps.

Crédit photo: Nobu Varsovie, Spa & Fitness au Nobu Santorini et Nobu Ryokan de Malibu, par @pionfotografia et @studiopch

Ma plus grande passion: Mon métier. Imaginer des espaces qui seront le théâtre de choses extraordinaires. Ce qui n’a pas changé depuis le début de ma carrière, c’est l’excitation et la fierté que je ressens à l’aboutissement d’un projet. À chaque fois, je renoue avec ce sentiment de joie que je ressentais en regardant mon père donner vie à notre maison. Il est crucial d’aller de l’avant, de continuer à avancer, mais je pense qu’il est tout aussi important de faire une pause pour prendre le temps de savourer ses accomplissements et le chemin parcouru.

La chanson qui m’apaise: Valerie, d’Amy Winehouse. J’écoute les deux versions (acoustique et celle produite par Mark Ronson), selon mon humeur.

Ce que j’aime le plus faire de mon temps libre: Souper avec des amis.

Mon livre/film/émission préféré(e) et pourquoi: Bel Ami, de Maupassant; Et devant moi la liberté: journal imaginaire de Charlotte Perriand.

Mon produit WANT favori: Le Weekender Kelowna.

Le projet qui m'a posé le plus de difficultés et comment je les ai surmontées: Mon projet Nobu actuel – la patience et l’attention aux détails pavent le chemin.

Ce que j'aime le plus de mon métier: Interagir avec des clients aux parcours si variés. Chaque jour est différent, tout comme les défis et l’issue.

La cause qui m'interpelle: Celle des sans-abris.

Une anecdote sur les coulisses d'un projet professionnel: J’ai été « hot boxed » dans le van d’un certain artiste de hip hop alors que j’étais en plein deadline!

Le projet de mes rêves: Un centre de bien-être.

L'accomplissement dont je suis le plus fière: Faire venir des apprentis de partout dans le monde et leur offrir des opportunités.

Crédit photo: Séverine par @pionfotografia

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