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Portrait

MONIA CHOKRI

Rédigé par WLE

De temps à autre, notre équipe éditoriale part à la rencontre de personnalités qui incarnent l’essence de WANT à travers leur passion, leur vision du savoir-vivre et leur sens du style. Et puique nous pensons que les détails font toute la différence, nous les invitons à répondre à un questionnaire sur les petites (et grandes) choses de la vie.

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Crédit photo : Les Inrocks

Ce mois-ci, WANT a eu le plaisir de s’entretenir avec Monia Chokri.

Révélée au monde par Les Amours imaginaires (2010), le film de Xavier Dolan, la comédienne nourrissait déjà l’envie de passer derrière la caméra pour observer le monde et le raconter à sa façon. C’est une femme qui lui en donnera l’occasion, en 2013, avec la réalisation d’un premier court-métrage, Quelqu’un d’extraordinaire. Suivront La femme de mon frère en 2019, Babysitter, en 2022, puis Simple comme Sylvain, le film qui a conquis le public et les critiques l’an passé. En posant un regard différent sur l’amour, le couple et le désir, Monia Chokri a créé un univers qui n’appartient qu’à elle mais dont elle laisse la porte ouverte à tous. Et on se plaît à se réfugier dans cette bulle de sensibilité qui sonne terriblement vraie. Entre deux tournages transatlantiques, nous lui avons parlé de ce succès en forme de raz-de-marée, de ses projets, et des petits riens qui peuplent son imaginaire. En espérant qu’elle continuera longtemps à nous les partager à l’écran.


Dans une entrevue à ELLE Québec en mai 2022, vous dites que c’est la productrice Nancy Grant qui vous a donné l’élan dont vous aviez besoin pour vous lancer dans la réalisation. Que vous « manquait-t-il » jusque-là, comment vous a-t ’elle aidée?

Nancy a cru en moi. J’écrivais déjà un long métrage mais je ne pensais pas avoir la capacité de réaliser. Elle m’a donc proposé de réaliser un premier court-métrage et m’a accompagnée pas à pas dans ce projet. Elle m’a réellement donné confiance en moi.


Simple comme Sylvain, votre plus récent film, a gagné le César du Meilleur film étranger et a reçu une ovation de 7 minutes lors de sa première mondiale au Festival de Cannes, il y a un an. Avec du recul, quel impact cette reconnaissance a-t-elle eue sur vous, personnellement et dans votre approche du métier de réalisatrice?

Un succès et un échec peuvent étrangement produire le même sentiment; soit induire une peur de la suite. Avec un échec naît la peur de décevoir, mais connaître un succès, c’est aussi craindre que le prochain projet ne soit pas à la hauteur des attentes, autant les nôtres que celles des autres. Je suis extrêmement reconnaissante du parcours du film et de l’accueil qu’il a reçu de la profession et du public, mais je dois focaliser sur le travail sans penser à cette reconnaissance. Sinon, ça me tétanise.

Comment nourrissez-vous votre créativité au quotidien?

Je m’inspire de tout ce qui m’entoure. D’abord et avant tout, de mes expériences personnelles et de celles des gens que je côtoie. Je regarde aussi beaucoup de films qui nourrissent mon imaginaire visuel, et la musique - que j’écoute constamment lorsque j’écris - me guide. Et puis il y a les philosophes, j’en lis énormément.

Avez-vous des projets et si oui, pouvez-vous nous en parler?

Je reviens au jeu avec de jolis films, dont Mercato, réalisé par Tristan Séguéla, aux côtés de Jamel Debouzze. Il y a aussi Des preuves d’amour, d’Alice Douard, avec Ella Rumpf. Je serai également à l’affiche du premier film de Brigitte Poupard, Où vont les âmes, avec Julianne Côté, et dans le nouveau film de Nathan Ambrosioni, avec Camille Cottin, dont le tournage commence cet automne. Et à travers ces projets, je planche sur l’écriture de mon quatrième long-métrage.

Photos : @pierreyvescardinal, sur le tournage de Simple comme Sylvain; @moniachokri

Mon principal trait de caractère : La détermination

Le défaut que je ne pardonne pas: L’incapacité de maîtriser sa violence envers les autres.

La chose qui me met en colère: Le mensonge.

La dernière fois que j’ai pleuré: Hier, en regardant Scènes de la vie conjugale.

Ce que mes amis diraient de moi: Que je suis bonne conseillère.

La qualité que j’apprécie le plus chez les autres: L’empathie

L’odeur qui m’émeut: Le jasmin, qui me rappelle la Tunisie (le pays de mon père).

Le son que j’aime le plus: Celui des vagues.

Le plat que je pourrais manger tous les jours: Les spaghettis de ma mère.

Le rituel qui me fait du bien: Nager

La chose pour laquelle j’éprouve le plus de gratitude dans ma vie :Ma créativité, qui me permet de vivre de ma passion.

Ce en quoi je crois le plus: Que l’amour guérit tous les chagrins.

Comment je m'imagine vieille: Sereine et entourée d’amis.

Le lieu où je me sens le mieux: Face à la mer Méditerranée.

Ma destination de voyage de rêve: Le Japon

Ma plus grande passion: Le cinéma

Mon idole (et pourquoi?): Ma productrice, Nancy Grant. C’est un être généreux, créatif, sensible et ambitieux.

Ce que j’aime le plus faire de mon temps libre: Voyager

Mon produit WANT préféré: le sac de voyage Kelowna.

Ce que j'aime le plus de mon métier: La communauté et le perpétuel changement.

L'accomplissement dont je suis la plus fière: Je suis fière d’avoir réalisé trois films. C’est énorme pour moi.

Photos: Jimmi Francoeur; @moniachokri

Suivez @moniachiokri sur Instagram pour en savoir plus sur ses inspirations, ses looks, ses voyages, ses projets, et plus.