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De temps à autre, notre équipe éditoriale part à la rencontre de personnalités qui incarnent l’essence de WANT à travers leur passion, leur vision du savoir-vivre et leur sens du style. Et puisque nous pensons que les détails font toute la différence, nous les invitons à répondre à un questionnaire sur les petites (et grandes) choses de la vie.
Crédit photo : Haley Wilsdon
Ce mois-ci, WANT a eu le plaisir de s’entretenir avec Elise Conlin, illustratrice et artiste muraliste basée à Toronto. Comme une invitation à sourire croisée au détour d’une rue, ses œuvres audacieuses, ludiques et colorées embellissent les murs, les ruelles et les vitrines des boutiques de la ville. Conversation avec une artiste qui, du bout de son pinceau, contribue à faire rayonner sa communauté.
J’imagine que vous avez grandi en dessinant, mais pouvez-vous nous raconter le moment où vous avez su que vous vouliez en faire votre métier ?
Dessiner et créer ont toujours été des constantes dans ma vie. À une époque, j’ai envisagé une carrière dans les sciences, mais un sérieux contretemps m’a empêchée de m’y consacrer pleinement et de les considérer comme une voie possible. Pendant cette période difficile, l’art m’a beaucoup aidée, et il m’a paru naturel de continuer dans cette direction, même si je ne savais pas du tout où cela me mènerait.
Comment décririez-vous votre style ? Avez-vous exploré différentes approches avant de le trouver ?
Mon style évolue constamment, et je suis sans cesse influencée par ce qui m’entoure, donc j’ai encore du mal à dire que j’ai trouvé ma véritable voix; je dois souvent me rappeler d’aller puiser au fond de moi pour créer un travail vraiment authentique. Mon parcours d’illustratrice fait que j’ai l’habitude de donner la priorité aux besoins d’un client; créer uniquement pour moi est un exercice auquel je suis peu habituée. Cela dit, je sais que faire évoluer mon style exige une bonne dose d’introspection, et je suis enthousiaste à l’idée de continuer à explorer divers médiums et canevas au cours de ce processus.
Vous faites également des murales, vos œuvres fleurissent sur des murs et des vitrines de Toronto. Quel message ou sentiment espérez-vous transmettre à travers votre art ?
J’espère que mes œuvres rappellent aux gens de parsemer leur vie d’un peu de jeu et de légèreté. Je pense que nous avons tous besoin de ces petits rappels qui incitent à saisir et apprécier les moments de joie et de créativité.
Crédit photos : @eliseconlin
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
Je suis constamment inspirée par d’autres artistes et leur dévouement complet à leur art. La couleur est également une source d’inspiration majeure pour moi — ses relations et interactions me fascinent. Que se passe-t-il lorsque deux couleurs sont placées côte à côte ? Pourquoi une couleur provoque-t-elle une réaction particulière ? Je suis aussi attirée par la couture, le patchwork et le concept de réparer. J’aime explorer les croisements entre l’art et l’artisanat, en cherchant des moyens d’entrelacer mes pratiques. Les formes naturelles, les vieux emballages et la calligraphie me captivent. En fin de compte, je pense qu'essayer de regarder un tas de choses sous un autre angle et questionner mes perceptions me permettent de nourrir mon inspiration au quotidien.
Nous sommes ravis de collaborer avec vous et avons hâte de voir nos articles personnalisés par votre main. Vous qui êtes habituée à dessiner sur de grands murs, comment ce changement d’échelle influence-t-il votre processus créatif ?
Lorsque je peins sur des articles en cuir de petite taille, je dois penser davantage aux formes et aux couleurs qu’à des détails trop complexes. C’est un défi amusant, et penser en termes d’iconographie m’aide beaucoup. Mon processus créatif reste le même cela dit : je commence toujours avec un crayon et du papier, et je laisse venir les idées venir pour voir où elles me mènent. Le résultat final est si mignon — c’est un changement d’échelle que j’accueille avec plaisir !
Crédit photos : @eliseconlin
Mon principal trait de caractère : Je suis amusante
La chose qui me met en colère : Ne pas parvenir à communiquer ce que je veux ou ressens.
Mon talent caché : : Je peux siffler une mélodie avec ma gorge (c’est étrange, mais c’est ce que ça donne!).
En amour, je suis : Vulnérable
En amitié, je suis : Légère
Ce que mes amis diraient de moi : “Elle ne répond pas souvent au téléphone mais elle sera là.”
La qualité que j’apprécie le plus chez les autres : Un bon sens de l'humour.
L’odeur qui m’émeut : Celle du café.
Crédit photo : @eliseconlin
Le son que j'aime le plus : Le ronronnement d’un chat.
Le geste qui me réconforte : Me faire offrir la moitié de la couverture.
Le rituel qui me fait du bien : Ma marche matinale.
La chose pour laquelle j’éprouve le plus de gratitude : Les gens que j'aime.
Si j’avais un superpouvoir : L'invisibilité
Je n'oublierai jamais : La fois où j’ai renversé une boîte entière de peinture bleue à l’arrière de ma voiture.
Le conseil qui m’a marquée : : « Pas besoin d’être trop précieuse ; tu peux toujours peindre par-dessus. »
L’endroit où je me verrais vivre : Amsterdam, pour sa scène artistique vibrante, les activités en plein air et ma famille à mes côtés.
L’endroit où je me sens le mieux : Sur mon vélo.
Crédits photos : @eliseconlin
La chanson qui m’apaise : Homesickness, Pt 2., d'Emahoy Tsege Mariam Gebru
Mon idole : Leslie Feist est si vraie, poétique et humble. Je l’adore depuis longtemps.
Ce que j’aime le plus faire de mon temps libre : Chiner des objets vintage ou personnaliser des vêtements.
Ma série favorite : Fargo, saison 1. J’aime les comédies dramatiques sombres.
Ma pièce WANT préférée: Le sac en cuir Arch XL.
Crédit photo : @eliseconlin
Le projet qui m'a posé le plus de difficultés et comment je les ai surmontées : À la fin d’un automne, j’ai peint un triptyque extérieur, en me dépêchant de terminer avant que le froid ne s’installe, tout en manœuvrant une nacelle qui rentrait à peine dans les arches étroites. Peindre dans le froid n’est pas très agréable, mais j’ai réussi à finir juste à temps pour pouvoir appliquer un revêtement anti-graffiti à la demande du client. Malheureusement, la température était trop basse pour que le revêtement adhère correctement, et je me suis retrouvée à devoir sabler et repeindre toute une section de la murale. Travailler par zéro degré était un vrai défi, et je ne pouvais pas m’empêcher de penser que j’aurais pu éviter cette erreur dès le départ. Cependant, j’ai essayé d’être indulgente avec moi-même et d’apprécier ce que ce projet m’a appris, tout en créant une œuvre dont je suis fière.
Ce qui a le plus changé dans ma perception de mon travail ces dernières années : Mon état d’esprit par rapport à mon style, le désir de créer pour moi-même et l’acceptation de mes erreurs.
Ce que j’aime le plus de mon métier : La liberté qu’il me donne, les amitiés que j’ai nouées grâce à mes fresques murales, et la façon dont je vois désormais ma ville. C’est si excitant de marcher dans une rue ou une ruelle et de découvrir de nouvelles œuvres d’art, surtout quand elles sont réalisées par quelqu’un que j’admire.
La cause qui me tient à cœur : Contribuer au bien-être et à la beauté de ma communauté.
Une anecdote sur les coulisses d’un projet professionnel : Un jour, alors que je peignais, un touriste s’est approché de moi en me montré son appareil photo. J’ai supposé qu’il voulait me prendre en photo, mais à la place, il a pris mon pinceau, m’a tendu son appareil et a commencé à faire semblant de peindre la fresque. J’aurais aimé voir la photo finale ; il était tellement enthousiaste.
Le projet de mes rêves : Peindre un grand mur à l’étranger avec quelques amis.
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